Verres lunettes : quels sont les différents types de traitements pour les verres ?



Suite à une consultation chez un ophtalmologue, ce dernier vous a prescrit une paire de lunettes pour corriger un problème de vue ? La prochaine étape va donc être de vous rendre chez votre opticien. Mais qu’il s’agisse d’un tout premier équipement optique ou pas, il n’est pas toujours facile de comprendre la prescription et encore moins de choisir ses lunettes avec « clairvoyance ».

On vous explique tout ce que vous devez savoir sur les différents types de verres de lunettes et nos conseils pour bien les choisir.

Les différents matériaux utilisés pour les verres de lunettes

Et oui ! Lorsque l’on parle de verres en optique, le terme « verre » ne fait pas référence au matériau utilisé pour sa conception.

Les verres à base de verre naturel

Pendant longtemps, ce type de verres, aussi appelés verres minéraux, ont été les plus répandus, mais ils sont désormais plus rares car essentiellement recommandés pour certains cas particuliers.

Leurs indices de réfraction sont plutôt élevés, c’est-à-dire qu’il s’agit de verres fins et ils sont plutôt résistants aux rayures grâce à leur surface dure, mais le matériau étant fragile, le risque de casse est important. Leur poids est supérieur aux verres organiques.

Les verres à base de matériaux synthétiques

Également appelés verres organiques, la matière synthétique est actuellement la plus utilisée dans la conception des verres de lunettes.

Leurs indices de réfraction sont moins élevés que les verres minéraux, ils sont donc généralement plus gros que ces derniers, mais possèdent une grande résistance aux chocs et sont réputés comme quasiment incassables. Plus légers et d’une surface également moins dure, ils sont plus sensibles aux rayures mais des traitements spécifiques permettent d’améliorer cet inconvénient.

Les verres en polycarbonate

Ils font partie de la famille des verres organiques mais sont utilisés pour des cas particuliers, et notamment pour des patients qui pratiquent des activités sportives.

Ce matériau ultra-résistant les rend incassables mais ils ont une très grande sensibilité aux rayures. Du fait de leur unique indice de réfraction, ils sont déconseillés aux personnes atteintes d’une forte amétropie.

Quels sont les différents types de verres correcteurs ?

Les verres unifocaux

Les verres unifocaux, ou simple foyer, possèdent la même puissance de correction sur l’ensemble de leur surface. Ils permettent de corriger la vision à une distance précise et peuvent corriger tous les types d’amétropie : hypermétropie, myopie et astigmatisme.

Les verres unifocaux peuvent être :

  • Sphériques, ou concaves, pour corriger la myopie,
  • Convexes, pour l’hypermétropie ou la presbytie,
  • Toriques, pour corriger un astigmatisme.
  • Asphériques, pour les corrections très importantes.

Ce dernier procédé a pour but d’obtenir des verres plus fins et plus légers, tout en améliorant la qualité de correction.

Les lunettes « loupes », que l’on trouve en pharmacie ou dans les supermarchés, sont également des verres à simple foyer et permettent de soulager les difficultés en vision de près, dès l’âge de la presbytie. Mais ces verres de lunettes ne sont pas adaptés à votre vue et à votre écart inter-pupillaire. C’est pourquoi, ils peuvent générer un inconfort à long terme et parfois même, la survenue de maux de tête. Dans ce cas, il est conseillé de consulter votre ophtalmologue pour obtenir une prescription de lunettes adaptées à votre amétropie.

Les verres bifocaux

Aussi appelés verres à double foyer, ces verres permettent une vision de loin et une vision de près, grâce à deux zones de correction séparées dans le verre. Il n’y a, par contre, pas de vision intermédiaire et ils sont réputés moins esthétiques que les verres progressifs, c’est la raison pour laquelle ils sont de moins en moins utilisés.

Les verres multifocaux

Généralement prescrits aux patients presbytes ou opérés de cataracte, les verres multifocaux permettent de corriger plusieurs anomalies réfractives pour offrir une vision nette à différentes distances. Il existe 2 types de verres multifocaux : les verres progressifs et les verres dégressifs.

Les verres progressifs

Les verres progressifs qui se composent de 4 zones distinctes :

  • La partie supérieure pour la vision de loin,
  • La partie inférieure pour à la vision de près,
  • La partie centrale correspond à la vision « mi-distance » avec plusieurs corrections successives qui permettent le passage progressif de la vision longue distance à celle de près.
  • Des zones d’aberrations optiques de part et d’autre du couloir de dégressivité du verre.

Les verres progressifs sont plutôt déconseillés chez les patients atteints d’une pathologie sévère comme une DMLA avancée, par exemple ou pour ceux ayant d’importantes difficultés de convergence binoculaire.

Les verres dégressifs ou mi-distance

Ce sont des verres multifocaux, qui corrigent la vision de près tout en offrant une profondeur de champ suffisante pour garantir le confort en vision intermédiaire, mais ils ne corrigent pas la vision longue distance.

Ils constituent un choix intéressant pour corriger une presbytie récente, ou pour certaines activités visuelles, comme le travail sur ordinateur.

Les différents filtres et traitements pour les verres de lunettes

Traitement anti-rayures

La plupart des verres vendus en France étant des verres organiques, ils sont sensibles aux rayures et si celles-ci sont inesthétiques, elles altèrent également la qualité visuelle du verre. Pour le protéger, le traitement de surface du verre le plus courant consiste en l’application d’une résine, dont la technique est appelée Hard-coating. Cette couche de résine extrêmement fine est durcie par cuisson ou par traitement ultra-violet.

Traitement anti-reflets

Qu’ils soient blancs, teintés, polarisés ou photochromiques, les filtres anti-reflets sont des traitements de surface compatibles avec tous les verres. Grâce à une diminution des reflets lumineux et à une amélioration de la transparence du verre, ils offrent une vision plus nette.

Filtres anti-lumière bleue

L’exposition excessive à la lumière bleue des écrans LED semble impliquée dans la perturbation du rythme circadien, ce qui entraine notamment des troubles du sommeil. Les filtres anti-lumière bleue sont donc préconisés aux patients qui passent beaucoup de temps devant les écrans : ordinateur, téléviseurs ou tablettes. Mais il est bon de savoir qu’à ce jour, il n’existe aucune réelle preuve scientifique concernant le rôle de ce type de verres dans la protection contre les pathologies rétiniennes.

Verres solaires

Les verres solaires bénéficient d’un traitement qui limite l’éblouissement en filtrant les rayons ultraviolets (UV) du soleil. La toxicité rétinienne des rayons UV ayant été démontrée, ce traitement peut s’ajouter à la correction optique du verre. Il existe 5 catégories de protection solaire :

  • Catégorie 0 : qui est réservée à l’esthétique et au confort car elle ne protège pas des UV solaires.
  • Catégorie 1 : qui filtre 90% des rayons UV et 20-60% de la lumière visible. Ces verres sont adaptés à une utilisation quotidienne, lors d’une faible luminosité solaire atténuée mais ils sont déconseillés lors de fortes expositions.
  • Catégorie 2 : filtre >95% des UV et 60-80% de la lumière visible, pour une luminosité moyenne.
  • Catégorie 3 : filtre > 98% des UV et 80-90 % de la lumière visible. Ces verres sont adaptés à une forte luminosité solaire.
  • Catégorie 4 : filtre > 99% des UV et 90-95% de la lumière visible, pour une luminosité solaire exceptionnelle mais la conduite automobile est contre-indiquée avec ce type de verre.

Verres photochromiques

Conseillés aux patients qui souffrent de photosensibilité, les verres photochromiques sont capables de s’assombrir lorsqu’ils sont exposés à des rayonnements ultraviolets (UV). Ils s’adaptent à la luminosité en se teintant et reviennent à leur teinte d’origine lorsque l’exposition cesse.

Verres polarisés

Les verres polarisés sont des verres solaires haute performance qui limitent les éblouissements induits par la réverbération de la lumière sur des surfaces planes. Ils sont généralement très utiles lors de la conduite automobile avec un soleil de face, ou encore lorsque la route est humide, c’est pourquoi ils sont recommandés aux conducteur réguliers mais aussi aux sportifs.

La prise en charge des différents types de verres

Qu’ils soient blancs ou teintés, unifocaux ou progressifs, l’Assurance Maladie prend en charge les différents types de verres à hauteur de 60 % d’un tarif de base qui varie entre 2, 29 € à 24,54 € le verre. En revanche, elle ne rembourse pas les éventuels traitements spécifiques ajoutés.

En cas d’évolution de la vue avant 6 ans et après 18 ans, plusieurs paires peuvent être remboursées par année. Entre 6 ans et 18 ans en revanche, une seule paire peut être prise en charge par an.

À noter : Depuis la réforme 100 % santé qui a pour but de permettre l’accès à un appareillage de correction optique à l’ensemble des Français, il existe désormais deux classes de lunettes :

  • Classe A : c’est le panier 100 % santé. Les opticiens doivent proposer des lunettes intégralement remboursées par la sécurité sociale.
  • Classe B : ici, les tarifs sont libres.

Dans ce cas, une mutuelle optique est indispensable pour compléter la prise en charge de base et restreindre le reste à charge.

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Écrit par Lisa Nadji
Rédactrice en chef – Experte santé Profil Linkedin

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Une mutuelle optique permet de rembourser tout ou partie des frais liés à la vue. Cela inclut notamment les lunettes de vue, les lentilles de contact, les consultations chez l’ophtalmologue et les interventions chirurgicales pour corriger la vue (chirurgie de la myopie, de l’hypermétropie, etc.).

La Sécurité sociale rembourse une partie du prix des verres correcteurs de vos lunettes, selon votre prescription. Le montant du remboursement est forfaitaire et dépend de votre âge et de votre correction. La monture, quant à elle, n’est pas prise en charge par la Sécurité sociale.

Le prix d’une consultation chez un ophtalmologue est de 73 euros pour les adultes et de 27 euros pour les enfants de moins de 6 ans. Ce tarif est pris en charge à 70% par la Sécurité sociale, soit un reste à charge de 22,10 euros pour les adultes et de 8,10 euros pour les enfants.

Le prix d’une opération de la myopie varie en fonction de la technique utilisée (laser PRK, LASIK, etc.) et de l’établissement de santé. Il faut généralement compter entre 1 500 et 3 000 euros par œil. Ce type d’intervention n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale, mais certaines mutuelles peuvent proposer des remboursements partiels.

Oui, les lentilles de contact sont remboursées par la Sécurité sociale à hauteur de 65% du prix d’achat. Le montant du remboursement est forfaitaire par œil et par an. La prise en charge est toutefois soumise à certaines conditions, notamment la prescription d’un ophtalmologue et le respect d’une période de port minimale.

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