Chirurgie réparatrice ou esthétique : quelle prise en charge pour la pose d’implants mammaires ?

Souvent associés à l’augmentation de la taille de la poitrine, les implants mammaires sont aussi utilisés pour reconstruire les seins après un cancer, corriger une asymétrie ou une hypoplasie mammaire. Dans ce cas, la pose des prothèses par un chirurgien peut être remboursée par la Sécurité Sociale et la mutuelle.

 

Qu’est-ce qu’un implant mammaire :

 

Les implants (ou prothèses) mammaires sont des dispositifs médicaux dits de classe III. Ils sont soumis au contrôle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ces prothèses internes sont destinées à modifier le volume (augmentation ou réduction mammaire) ou la forme des seins.

 

Les types d’implants mammaires

 

Les implants mammaires se distinguent de par leur formes, leur textures et leur compositions.

Les implants de forme anatomique reproduisent l’apparence d’un sein féminin. En goutte ou en poire, ils ont un rendu visuel naturel et conviennent aux femmes avec une petite poitrine. Mais les prothèses anatomiques peuvent présenter un risque de rotation. Si la prothèse tourne, il faut alors que le médecin opère à nouveau pour repositionner ou remplacer l’implant.

Les prothèses rondes ou hémisphériques donnent au sein un aspect bombé. Si le risque de rotation existe, il n’a aucune conséquence sur l’apparence de la poitrine. Ces implants mammaires, plus volumineux, nécessitent une incision plus grande lors de l’opération.

 

La composition des implants mammaires

 

L’enveloppe des implants ou prothèses est toujours en élastomère de silicone. Parfois recouverte d’une mousse de polyuréthane, l’enveloppe en siilicone peut être soit lisse soit micro-texturée. Les prothèses macro-texturées sont interdites en France depuis avril 2019.

On distingue trois types de remplissage différents pour les implants mammaires.

Les implants garnis de gel en silicone souple sont les plus répandus. Le gel a une propriété cohésive, c’est-à-dire qu’il ne se disperse pas dans le corps en cas de rupture de la poche et de fuite.

Le chirurgien peut aussi proposer des prothèses au sérum physiologique. Elles peuvent être remplies en usine ou par le médecin avant la pose. Dans ce cas, il peut adapter légèrement leur taille.

Dernière option autorisée en France : les prothèses mammaires à l’hydrogel. Ce gel aqueux est résorbable par l’organisme en cas de fuite et de rupture de l’enveloppe.

 

Des alternatives à la pose d’implants mammaires

 

Les prothèses externes, en tissus ou en silicone, se glissent dans la lingerie et permettent de recréer la forme naturelle du sein. Peu onéreuses et non invasives, elles s’achètent en pharmacie et dans des boutiques spécialisées. Il peut s’agir d’une solution temporaire en attendant de consulter pour une opération mammaire.

Le lipofilling mammaire est une opération de chirurgie esthétique qui consiste à prélever de la graisse sur le ventre ou les cuisses pour la réinjecter dans les seins dans le cadre d’une augmentation mammaire. Il permet de diminuer la présence de graisse à certains endroits du corps (ventre et cuisses par exemple) tout en augmentant le volume de la poitrine d’un bonnet.

 

Comment se déroule une mammoplastie (pose d’implant mammaire) ?

 

La chirurgie de la poitrine et la pose d’implants mammaires sont en principe réservées aux femmes de plus de 18 ans. Selon le profil de patiente, il est conseillé d’attendre de 6 mois à un an après la fin de l’allaitement pour envisager la pose de prothèses mammaires (peu importe le type d’implants, leur textures : gel ou silicone,…)

L’intervention est contre-indiquée chez les femmes ayant des antécédents de phlébite ou d’embolie pulmonaire.

 

La consultation préopératoire

 

La première étape est de consulter un professionnel de santé : un chirurgien (en cabinet, en clinique ou à l’hôpital). Pendant la consultation préopératoire, le médecin interroge la patiente sur son souhait de volume mammaire (augmentation ou réduction mammaire ?), son profil, ses antécédents médicaux (grossesse, allaitement, perte de poids…) et l’informe des risques liés à l’opération mammaire. Il l’examine pour connaître sa musculature, la texture de sa peau, sa morphologie mammaire…

Après s’être assuré de l’absence de contre-indications, le praticien suggère un type d’implant (de prothèse) mammaire, en précisant la texture (gel, silicone,…) et d’opération. Grâce à la modélisation 3D, la cliente peut visualiser le résultat attendu sur ordinateur.

Le médecin remet à sa patiente un devis détaillé, mentionnant le prix de la pose des implants mammaires. S’il s’agit d’un acte de chirurgie esthétique, 15 jours doivent s’écouler entre la consultation et l’opération. Pendant ce délai de réflexion, la cliente peut renoncer à être opérée ou solliciter un autre avis médical. Les seuls frais à acquitter sont ceux du prix de la consultation.

 

L’intervention chirurgicale

 

L’intervention mammaire dure entre une et deux heures. Elle a lieu sous anesthésie générale, à jeun. L’admission à la clinique se fait le matin même ou la veille, dans l’après-midi. Selon le profil de la patiente, la sortie peut avoir lieu le soir ou le lendemain matin.

Il est conseillé d’arrêter de fumer au moins un mois avant l’hospitalisation. Quand un risque de phlébite existe, l’arrêt de la contraception orale est également recommandé.

Les implants mammaires peuvent être posés :

  • derrière la glande mammaire ;
  • derrière le muscle pectoral ;
  • à cheval entre la glande et le muscle.

Cette dernière technique, appelée dual plan ou bi-plan, rend la prothèse mammaire moins détectable à l’œil et au toucher. Mais elle nécessite une opération plus longue pour une augmentation mammaire et n’est pas pratiquée par tous les chirurgiens.

Selon la méthode employée et la taille des implants mammaires, le médecin incise :

  • dans le pli de l’aisselle, on parle alors de voie axillaire ;
  • dans le sillon sous-mammaire, on parle alors de voie sous-mammaire ;
  • dans l’aréole inférieure, on parle alors de voie hémi-aréolaire inférieure.

Les cicatrices sont généralement peu visibles et dissimulées dans des replis naturels de la peau.

 

Les suites opératoires

 

De nouveaux protocoles ont été mis en place pour limiter la douleur suite aux opérations de la poitrine ou des seins. Le médecin prescrit des antalgiques et des étirements et le pansement compressif est retiré dès le lendemain.

Après l’intervention, des ecchymoses et des œdèmes peuvent apparaître. La patiente peut ressentir des difficultés à lever le bras et ressentir des douleurs. Habituellement ces effets se dissipent après quelques jours. Des complications plus rares peuvent survenir telles que des hématomes, des infections ou une accumulation de liquide lymphatique autour de la prothèse, ce qui provoque d la douleur.

L’opération requiert un arrêt de travail de 5 à 10 jours selon la nature de l’activité professionnelle et la douleur ressentie. Il faut attendre au moins un mois avant de reprendre une activité sportive et la cicatrisation complète avant de s’exposer au soleil.

Le résultat définitif de la pose d’implants mammaires est visible après résorption des œdèmes et cicatrisation totale, soit 3 à 6 mois après l’intervention selon le profil des femmes opérées .

La durée de vie des prothèses est limitée à une dizaine d’années. Il faut ensuite procéder à leur retrait et éventuellement à leur remplacement. Une nouvelle opération est indispensable lorsque certaines complications spécifiques aux implants mammaires surviennent comme :

  • la formation de plis sur les seins ;
  • l’apparition de coques ;
  • la rupture de l’enveloppe.

Il est recommandé de consulter le chirurgien une fois par an pour surveiller l’évolution de la prothèse, s’assurer avec le médecin que les implants soient bien acceptés par le corps de la patiente. Les autres examens du sein, notamment en matière de dépistage du cancer, ou de LAGC (lymphome anaplasique à grandes cellules) restent préconisés.

 

Le prix de la pose des implants mammaires

 

Le prix d’une chirurgie de la poitrine et le coût des implants mammaires dépendent de la technique employée, du professionnel choisi et de son lieu d’exercice. Ils se situent généralement entre 2 000 et 6 000 euros.

Le montant de l’opération du sein est à la charge du patient, sauf s’il s’agit d’une reconstruction ou si sa mutuelle prend en charge les actes de chirurgie esthétique.

 

Les interventions remboursées par l’Assurance Maladie

 

La Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) prend en charge la chirurgie reconstructrice de la poitrine.

C’est le cas pour les patientes qui ont subi une mastectomie pour traiter leur cancer du sein. La reconstruction mammaire est alors remboursée au titre de l’affection de longue durée (ALD) sur la base de remboursement accordé par la Sécurité sociale.

D’autres pathologies peuvent nécessiter la pose d’implants mammaires remboursés par la Sécurité sociale. On peut citer l’hypoplasie mammaire sévère, la malformation des seins tubéreux ou les dissymétries importantes. La prise en charge n’est pas automatique. Le médecin doit soumettre une demande d’entente préalable à la CPAM. En cas d’accord, l’intervention est remboursée.

Les chirurgiens plasticiens exercent souvent en cabinet privé et fixent leurs honoraires librement (notamment dans les grandes villes comme Paris). Les dépassements d’honoraires sont quasiment toujours de mise et représentent une dépense de plusieurs centaines ou milliers d’euros. Le prix global d’une augmentation ou rédution mammaire n’est donc pas négligeable.

Votre mutuelle Cocoon intervient en complément de la prise en charge du remboursement de la Sécurité Sociale. Elle se charge du forfait hospitalier, le supplément chambre seul et, selon votre contrat, les dépassements d’honoraires pour les consultations et l’opération.

 

Le remboursement des interventions de chirurgie esthétique

 

En dehors de ces rares pathologies, le coût de la mammoplastie incombe au patient. Il devra s’acquitter du prix  des consultations, de l’opération et des soins infirmiers.

Afin de limiter l’impact de la pose de prothèses mammaires sur votre budget, vous pouvez envisager un règlement en plusieurs fois auprès de la clinique. Il est parfois possible de négocier une baisse des honoraires des consultations, surtout si vous pouvez présenter des devis comparatifs.

Votre complémentaire santé peut également prendre en charge certains frais annexes. Si vous envisagez la pose d’implants mammaires, prenez contact avec le service client de votre mutuelle  Cocoon pour connaître les prestations incluses dans les différents niveaux de garantie.

Face au coût d’une chirurgie esthétique de la poitrine, il peut être tentant de faire pratiquer l’intervention à l’étranger. Cette démarche n’est pas sans risque. Les normes d’hygiène des établissements et de sécurité des implants mammaires ne sont pas les mêmes qu’en France, le risque peut être élevé. De plus, une fois revenue chez vous, vous ne pourrez pas bénéficier du suivi post-opératoire et de la surveillance médicale appropriée, pour consulter un médecin et faire face à d’éventuelles douleurs ressenties par votre corps ce n’est pas l’idéal.

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