Votre médecin vous a diagnostiqué un lipome au dos, à la cuisse ou au cou ? Bien que bénigne, cette boule de graisse sous la peau peut susciter stress et interrogations chez les patients. Qu’est-ce qu’un lipome ? Quelles en sont les causes et comment le traiter ? Votre complémentaire santé répond à vos questions.
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Tout savoir sur le lipome
Qu’est-ce qu’un lipome ?
Le lipome, ou adipome, est une boule de graisse. Elle apparaît progressivement sous la peau jusqu’à atteindre sa taille définitive. Elle mesure de 5 à 7 centimètres de diamètre, parfois jusqu’à 10.
Pour les médecins, c’est une tumeur bénigne des tissus mous : un amoncellement de tissus graisseux sans danger pour la santé. Contrairement à une tumeur maligne ou à un cancer, les cellules du lipome ne sont pas cancéreuses et ne se diffusent pas aux autres organes.
2% de la population mondiale serait touchée par le lipome. Il s’agit surtout de personnes âgées de 45 à 60 ans. Plus rarement, les nourrissons et les enfants de moins de trois ans peuvent être concernés par un lipoblastome, une tumeur de graisse d’origine embryonnaire.
Comme il est constitué uniquement de tissus adipeux, le lipome n’est pas vascularisé. Il ne peut pas s’infecter ni évoluer en abcès. À l’examen, il se distingue du kyste sébacé par son apparence et sa consistance. Le lipome est mou et ne présente pas d’orifice en son centre quand le kyste est plus dur.
Les différents types de lipomes
Il existe trois types de tumeur bénigne des tissus mous :
- le lipome circonscrit se trouve dans les tissus cellulaires ;
- le lipome diffus réapparaît après traitement ;
- l’adéno-lypomatose est un lipome accompagné d’un gonflement des ganglions lymphatiques.
La localisation des boules de graisse
Le lipome se forme principalement sous notre épiderme. Les lipomes sous-cutanés se retrouvent sous la peau du dos, des bras, des cuisses, du torse, le long de la ceinture scapulaire (entre les épaules et le cou) et même dans le cuir chevelu.
Mais il peut aussi être localisé dans les muscles, on parle alors de lipome intramusculaire ou de lipome profond, quand il se niche dans les muscles dits profonds, comme les muscles du dos.
Enfin, le lipome peut être présent dans nos organes internes. On en rencontre par exemple dans les poumons ou le système digestif (côlon, estomac, foie…)
Une tumeur non cancéreuse sans danger pour la santé
Hormis l’apparition de la boule de graisse, l’adipome ne génère pas de symptômes et n’a pas d’effets sur la santé. Cependant, le lipome peut être douloureux lorsqu’il est situé à proximité d’un nerf ou à cause du frottement causé par les vêtements.
Les lipomes sont le plus souvent isolés. Dans 5% des cas, ils sont multiples et constituent une lipomatose. Elle peut être le symptôme d’une autre pathologie beaucoup plus rare comme la maladie de Launois-Bensaude, la maladie de Dercum ou adipose douloureuse, le syndrome de Gardner ou de Protée.
Les chercheurs en médecine ignorent encore la cause des lipomes. L’hérédité serait un facteur. Certains avancent un lien avec la blessure des tissus adipeux mais cette hypothèse n’a pas encore été vérifiée scientifiquement.
Focus sur le lipome du dos
Les lipomes peuvent apparaître sous la peau du dos, au niveau des clavicule ou en bas du dos. Compte-tenu de la présence des muscles profonds autour de la colonne vertébrale, les lipomes sous-cutanés intramusculaires ou profonds peuvent se localiser dans le dos.
Les lipomes du dos ne comportent pas plus de risque que les autres lipomes. Mais leur position sur notre corps les rend souvent gênants ou douloureux. Le frottement avec les vêtements ou le port d’un sac à dos sont sources d’inconfort. La proximité avec les nerfs de la moelle épinière peut aussi causer des douleurs.
Le dos est un endroit propice au développement de lipomes mesurant plus de 10 centimètres. On les appelle lipomes géants. La lipomatose peut aussi se développer en haut ou en bas du dos.
Il n’existe pas de traitement spécial pour le lipome du dos. Il est pris en charge par la chirurgie dermatologique de la même façon que les autres lipomes.
Quel traitement pour le lipome du dos, du torse ou des membres ?
Le médecin généraliste ou le dermatologue identifient le lipome grâce à la palpation de la masse graisseuse. La texture, l’apparence et la localisation permettent de l’identifier. Ils peuvent prescrire une échographie afin de confirmer le diagnostic. Pour les lipomes musculaires ou internes, comme les lipomes profonds lombaires, une IRM est nécessaire.
Le lipome étant une infection bénigne, il n’est pas obligatoire de le traiter ou de procéder à son retrait. Certains disparaissent d’ailleurs de façon spontanée sans que l’on ne sache pourquoi.
Si ce n’est pas le cas et que le lipome est douloureux ou inesthétique, il est possible de procéder à l’ablation du lipome. Les spécialistes recommandent également de retirer les gros lipomes, ceux dont la taille est supérieure à 5 centimètres ou qui ont tendance à se développer.
Faire retirer un lipome
Deux techniques existent pour faire enlever un lipome dans le dos et à n’importe quel endroit du corps. D’autres solutions permettent de le faire diminuer sans effectuer de retrait.
L’ablation du lipome : la lipectomie
L’opération chirurgicale consiste à entailler la peau pour détacher le lipome et le retirer. L’incision est ensuite recousue et un pansement est posé. Cette ablation totale prévient tout risque de récidive au même endroit.
La lipectomie a lieu le plus souvent en ambulatoire et sous anesthésie locale. Elle ne nécessite pas d’hospitalisation. Mais, selon l’emplacement, la taille de la masse, le nombre de lipomes et la sensibilité du patient, une anesthésie générale peut être nécessaire.
Après extraction, le lipome est envoyé dans un laboratoire spécialisé pour analyse histologique de sa composition. Cette biopsie permet de s’assurer qu’il s’agit bien d’un lipome et non pas d’un liposarcome, une forme de cancer.
Un rendez-vous est prévu 15 jours après l’exérèse pour vérifier la cicatrisation. Il n’est pas possible de se baigner durant ces deux semaines.
Le principal inconvénient est de l’opération chirurgicale du lipome est qu’elle laisse des cicatrices. L’ablation d’un lipome au dos ou dans un endroit peu visible peut être réalisée par un dermatologue dans son cabinet ou en clinique. Mais si le lipome se situe à un endroit exposé (visage, cou, nuque), il est possible de recourir à un chirurgien plasticien afin de limiter la taille des cicatrices. L’application de crèmes spécialisées améliore également l’aspect des cicatrices.
La liposuccion du lipome
La liposuccion permet de faire disparaître le lipome en aspirant la graisse grâce à un appareil spécial. La lipoaspiration ne laisse pas de cicatrices. Mais, contrairement à la lipectomie, elle ne retire pas l’enveloppe du lipome. Il est fréquent que le lipome réapparaisse au même endroit après la liposuccion.
L’injection de corticoïdes
Alternative à la chirurgie, l’injection de corticoïdes est utilisée pour traiter :
- les lipomes multiples ;
- les personnes ne pouvant pas subir une intervention chirurgicale ;
- les lipomes sans laisser de cicatrices.
Les anti-inflammatoires font baisser la taille de la boule de graisse dans le dos ou sur les membres mais ne permettent pas de le faire disparaître.
Les remèdes naturels pour traiter un lipome
Certains sites proposent des remèdes naturels, comme des enveloppements ou des cataplasmes pour diminuer le lipome. D’autres préconisent l’homéopathie. L’efficacité de ces méthodes thérapeutiques alternatives n’a pas été prouvée.
Quel remboursement pour les consultations, les examens et l’opération ?
Les consultations nécessaires au diagnostic et à la surveillance d’un lipome sont prises en charge par la Sécurité sociale. L’Assurance Maladie garantit le remboursement de 70% de la consultation chez un dermatologue conventionné dans le cadre du parcours de soins coordonnés. Les examens complémentaires d’imagerie médicale, comme l’échographie et l’IRM sont pris en charge.
Le remboursement de la chirurgie du lipome par la Sécurité sociale
Selon les régions et les médecins, l’ablation chirurgicale d’un lipome coûte de 100 à 1 000 euros. La prise en charge par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) dépend du caractère médical ou esthétique de l’opération du lipome.
Seules les interventions médicales sont remboursées par la Sécurité Sociale à hauteur de 70% du tarif conventionné. Le médecin doit faire parvenir à la Sécurité Sociale une demande d’entente préalable.
Les chirurgies pour raisons esthétiques sont à la charge totale de l’assuré. S’il s’agit d’une opération de chirurgie plastique, le médecin a l’obligation de transmettre un devis détaillé à son client si l’intervention :
- coûte plus de 300 euros ;
- a lieu sous anesthésie générale.
La loi impose un délai légal de réflexion de 15 jours entre la consultation et la réalisation de l’opération.
Le remboursement de l’ablation du lipome par la mutuelle
La mutuelle prend en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire les 30% restants à la charge de l’assuré. Ce remboursement intervient pour les consultations, les examens, les analyses et l’opération si elle est remboursée par la CPAM. Selon le contrat souscrit, la complémentaire santé prend en charge les dépassements d’honoraires.
Dans le cas d’une opération du lipome non prise en charge par la CPAM, prenez-contact avec votre complémentaire santé. Elle vous indiquera si un remboursement des actes chirurgicaux esthétiques est possible.
Un lipome ne doit pas être une source d’inquiétude. Cependant, bien que la tumeur soit bénigne, il est recommandé de consulter votre médecin traitant dans les plus brefs délais si vous détectez l’apparition d’une grosseur. Pour le lipome comme pour les autres pathologies de la peau, seul un examen réalisé par un professionnel permet d’établir un diagnostic et de déterminer les traitements et la surveillance adaptés.
Une mutuelle hospitalisation seule est une assurance santé qui ne couvre que les frais relatifs à une hospitalisation.
Une journée d’hospitalisation coûte en moyenne 1 370 € dans un service de médecine, 1 700 € dans un service de chirurgie et plus de 3 000 € en soins intensifs
Le forfait hospitalier représente la participation financière du patient aux frais d’hébergement et d’entretien entraînés par son hospitalisation. Il est dû pour chaque journée d’hospitalisation